Gokayama, un magnifique village traditionnel classé au patrimoine de l'humanité Unesco.
Pour une fois, un train japonais a eu du retard, à cause d'un animal sur la voie. Pas beaucoup, mais suffisamment pour nous faire manquer nos correspondances suivantes. Pas de problème, il suffit d'aller au guichet et l'on vous change toutes vos réservations pour les trains suivants. Seul le dernier bus ne passait plus mais super Yumi a appelé le Minshuku (auberge chez l'habitant) pour prévenir de notre retard.
Ce petit village, d'une vingtaine de maisons, se niche dans une vallée encaissée au milieu des montagnes. Il pleut lors de notre arrivée et la fraîcheur relative (26 degrés) est un contraste agréable quand on vient de la ville. Notre hôtesse, maîtresse de la maison Goyomon, nous accueille dans sa magnifique demeure vieille de 200 ans.
D'abord l'entrée où l'on enlève ses chaussures, et nous arrivons tout de suite sur la piece principale avec son âtre et son imposante crémaillère en bois sculpté. De petits coussins sont disposés tout autour. Nous serons seuls au rez-de-chaussée tandis que la famille vit au-dessus au rythme des occupations de chacune et des repas préparés par la maîtresse de maison dans la cuisine. Pour nous, deux pièces de tatamis, avec deux futons dans chacune d'elle, et un système de portes coulissantes qui permet d'ouvrir ou fermer les espaces selon les envies et le moment de la journée.
La pièce de vie donne sur le jardin potager, à l'arrière de la maison, et sur les montagnes environnantes. Un bassin peuplé de carpes sépare la maison du jardin. Le bruissement des grillons est omniprésent et parfois troublé par quelques sauts de carpes. La maison sent bon le bois il est agréable de s'y déplacer sur les tatamis.
Tout enchantés par cet intérieur, nous avons envie de découvrir son environnement extérieur avant la tombée de la nuit et malgré la pluie légère qui tombe encore.
Les maisons "Gassho-zukuri" sont impressionnantes avec leur structure en bois et leur grand toit de chaume très pentu "dont la forme rappelle des mains en prière". Chaque maison est surmontée de 2 étages qui servaient à diverses activités comme l'élevage de vers à soie ou encore la couture ou la fabrication de cordes pendant les jours pluvieux ou neigeux.
L'eau coule à torrents dans les canalisations en provenance des pentes montagneuses. Ici pas de sécheresse, les rizières en terrasse sont pleines d'eau, les réserves d'eau près des maisons sont pleines et les potagers omniprésents se portent bien. On y trouve de petites aubergines 🍆, des haricots plats, du shiso, des courges, du maïs 🌽, des tomates 🍅, des salades, etc.
Tout ce que nous dégusterons pour le dîner se trouve là.
Le lendemain il fait beau et déjà nous regrettons presque les pluies de la veille. Mais c'est l'occasion d'aller déguster une glace au lait d'Hokkaido et au matcha 😋.
Le village est habité de 45 personnes dont 13 enfants. Pour conserver leur village de carte postale les habitants se donnent beaucoup de mal pour que tout soit entretenu à la perfection. Même les alentours des rizières et des potagers sont passés à la débroussailleuse. Et l'on voit au parking en entrée de village qu'il doit y avoir du monde à certaines périodes, mais durant notre séjour de deux nuits il n'y aura qu'un bus de touristes japonais et quelques voitures individuelles. Nous prenons la mesure du privilège de faire partie du village pour quelque temps et profitons de chaque instant.
Le matin à 7h30, réveil au son du gong de la maison temple juste en face. Le midi, une petite mélodie retentit dans tout le village pour annoncer le milieu de journée, même chose pour la fin de journée à 17h. Ce petit séjour au milieu de la montagne et du Japon des champs aura été une parenthèse enchantée, de fraîcheur et de calme, bienvenue après la découverte du Japon des villes.