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Wabi sabi- l'éloge de la sobriété

Le wabi rappelle la notion de sobriété et de dépouillement.

Le sabi fait référence au temps qui passe et au changement qui en découle. Il évoque la patine.

Le wabi sabi remonte au moine bouddhiste zen Murata Shuko (1422-1502), connu pour avoir adopté l'utilisation de bols à thé simples. Son approche faite de frugalité et de sobriété était à l'inverse des pratiques de la bonne société de l'époque qui prônait plus les ustensiles fastueux et ornementaux importés de Chine.

Le shogun Ashikata Yoshimasa (1435-1490), chef militaire et civil du Japon, a rencontré Murata Shuko et a adopté son approche épurée de la cérémonie du thé. On lui doit la construction du Pavillon d'argent à Kyoto (qui d'ailleurs n'était pas en argent) dans laquelle on trouve la salle de thé qui deviendra le prototype de toutes les futures salles.


C'est aussi à cette époque que vont se développer le théâtre Nô, le suibikuga (peinture à l'eau et à l'encre), l'ikebana (arrangement floral), les jardins japonais et la cérémonie du thé plus connue sous le nom de wabi cha.

Le wabi sabi est très ancré dans les mœurs japonaises en tant que ressenti, un point de vue esthétique.

Clin d'œil, on vous invite à visiter le jardin japonais du musée Albert Kahn à Boulogne Billancourt en région parisienne. Superbe !

Plus tard (1550-1590), se développe l'une des céramiques les plus nobles pour la cérémonie du thé et intimement liée à l'histoire du wabi sabi : le raku. Cette poterie traditionnelle est basée sur une cuisson de l'émail en basse température (entre 800 et 1000°C) et refroidissement à l'extérieur du four. Le choc thermique provoque des craquelures sur la surface de la poterie (chawan). Vient ensuite l'étape d'enfumage en recouvrant le chawan de copeaux de bois jusqu'à ce que sa température descende à 500°C. Le bol est ensuite plongé dans l'eau froide pour stopper la cuisson et fixer les couleurs. L'artisan potier se confie alors à l'imprévu et sa beauté.


Informations tirées de l'excellent livre de June Fujiwara "Les secrets du savoir-vivre nippon", les éditions de l'Opportun, 2021.

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